
Gauthier Krikorian est ingénieur de formation et a rejoint l’aventure Kind Of Blue il y a quelques années afin d’aider au développement commercial de l’entreprise, cocréée il y a 4 ans par Frédéric Navallon. L’objectif de cette start up est de dépoussiérer le recyclage du verre et de son usage dans des solutions de filtration de l’eau.
Qui est votre cible ?
"Notre but c'est de faire du B to B to C."
Aujourd'hui, on a fait une première campagne où on va vendre en direct nos premières productions à certains particuliers, mais ce n’est pas notre cible principale. C'était vraiment dans le cadre d'une offre promotionnelle pour notre début d'activité.
Par la suite, on va vendre spécifiquement aux professionnels de la piscine. On va chercher à avoir des distributeurs qui vont conseiller et installer nos SandBag chez les particuliers. Nos distributeurs aujourd'hui, ce sont des installateurs, des piscinistes qui peuvent distribuer le produit dans leur magasin, ou l’installer eux-mêmes chez leurs clients. Lorsqu’ils vont faire une nouvelle piscine par exemple, ou qu’ils vont faire de la maintenance des anciennes piscines de leurs clients à ce moment-là, ils vont utiliser notre produit.
On va voir aussi d'autres réseaux comme des équipementiers de type SCP, ou Fluidra par exemple. Enfin, on aura de gros distributeurs tel que Irrijardin ou Leroy Merlin.
Nous souhaitons rester sur du circuit court et on travaille essentiellement avec des professionnels, des fournisseurs qui se situent dans le Grand Toulouse. On cherche à obtenir le label Bas Carbone et pour ça on veut que notre produit fasse le moins de kilomètre possible.
Qu'est ce que le SandBag ?

Le SandBag est un média filtrant qui s’adapte à tous les filtres à sables du marché. C'est une solution de filtration qui revalorise les déchets de verre provenant d'entreprises et d'associations locales. Le verre est collecté et transformé en sable de verre puis ensaché dans un filet rPET. Grâce à ces sacs, on évite aux particulier de réaliser des backwash.
Ça nous offre un très grand marché parce qu’on peut changer toutes les charges filtrantes qui aujourd’hui consomment de l’eau et de l'l'électricité avec les backwash. Il faut savoir que lorsqu'on fait un backwash, l’eau va à l’égout et est perdue. Donc on a cherché à développer une solution qui soit plus éco-responsable.
Comment sont conçus les SandBags ?
On a travaillé avec des industriels et des gens qui sont spécialistes du traitement du verre et qui ont déjà fait du média filtrant en vrac. Ensuite, pour aller plus loin et éviter les backwash, on a mis en place une série d'équipements techniques. Il s’agit de machines destinées au chargement du déchet de verre et de son tri. D’autres machines vont faire de la techno implosion du verre, en envoyant une onde de choc et éviter ainsi au maximum les étiquettes.
On va traiter aussi la granulométrie de façon spécifique. Là aussi on a quelques astuces, pour permettre d'avoir un produit le plus fin possible et avec la granulométrie que l'on souhaite. En fin d’année, on installe une unité spéciale qui permettra de produire 5 à 10 sacs à la minute.
Comment est-ce qu'on entretien ses SandBags ?
“L’entretien des SandBags est un jeu d’enfant.”
Les SandBags n’ont pas besoin d’être remplacés à chaque saison, il suffit de les entretenir. Tous les matériaux ont été testés mécaniquement et si on les utilise convenablement, ils devraient tenir 15 ans.
Donc à l'intersaison, on va sortir les SandBag, les nettoyer au jet d'eau normal et les laisser tremper si besoin avant de les remettre en place dans le filtre. On n'utilise pas de jet haute pression mais on malaxe un peu chaque sac jusqu’à ce que l’eau redevienne claire. Cela prend une heure contre une matinée pour une charge filtrante classique.
On retarde ainsi l’échéance du backwash et à l'échelle d'une saison, on va permettre de ne pas faire de backwash du tout, en ayant juste à un nettoyer les SandBags. Bien sûr, en cas d’accident, par exemple une eau qui tourne parce qu’elle n’a pas été bien traitée, on va conseiller de faire un léger backwash.
Est-ce que les SandBags sont compatibles avec tous les types de traitement de l’eau ?
“Tous les matériaux qui sont utilisés dans nos SandBags sont des matériaux extrêmement neutres.”
Le filet que nous utilisons est fait en matière recyclée et est très stable face aux différents agents chimiques qui peuvent être utilisés dans le traitement de la piscine.
Concernant le verre, il faut savoir que c’est un matériau qui est très largement utilisé pour les filtres à sables classiques. Sauf qu’il se présente en vrac et pas avec la même forme de particules, ni la même composition de filtres. Mais le matériau c'est le même, c’est celui qui est utilisé depuis des années et avec tous types de traitements de l’eau.

Où récoltez vous le verre de vos filtres ?
“Les déchets de verre sont surabondants. Il suffit d’aller les chercher là où ils sont.”
Notre idée c'est de ne pas aller chercher le verre qui est collecté dans les bornes utilisées par les particuliers. On collecte à travers nos partenaires qui sont des professionnels de la collecte, notamment sur du papier ou du carton. On leur amène une solution pour valoriser un déchet qui les embêtait : le verre.
Nous avons 2 partenaires qui travaillent pour nous sur la métropole de Toulouse. On récupère ainsi plus de 8 tonnes par mois par partenaires, soit 16 tonnes au total chaque mois. Ça nous permet de fabriquer 150 kits de filtration, soit 2 500 SandBags.
Comment voyez vous votre développement ?
“On est sur une vraie économie circulaire de proximité.”
On fera le nombre de sacs qui sera strictement liés à nos collectes de verre. Donc on préfère déployer de nouvelles unités de proximité pour exploiter de nouveaux gisements de déchets de verre et se rapprocher du client final. Notre objectif c’est de servir en circuit court. Pour l’instant nous avons notre usine à Toulouse et nous desservons dans le secteur du sud-ouest.
Nous souhaitons installer des sites de production dans la région Lyonnaise et dans le Sud Est du pays pour toucher les professionnels du secteur. On est en train de réfléchir avec certains partenaires industriels. L’idée c’est de leur apporter clé en main notre unité de recyclage et qu'eux produisent sous notre licence les SandBags.